La rentabilité immobilière, pas à n’importe quel prix
Le rendement permet donc de définir la rentabilité théorique d’un bien par rapport à un autre et permet de manière relativement simple de comparer deux opportunités d’investissement sur le plan de la rentabilité.
Cependant, il convient d’observer que le calcul de rendement reste un outil théorique et que plusieurs autres critères entrent en jeu. Le plus important est bien entendu la vacance locative. Usuellement, plus un emplacement est recherché, plus le prix d’achat sera élevé. Ainsi, on peut donc supposer que le rendement sera lui-même plus faible. Cependant, le taux d’occupation sera généralement très proche des 100%. Là où un bien mal situé sera moins cher à l’achat, mais pourra souffrir d’une forte vacance. Le rendement théorique sera élevé, mais la marge finale en cas de vacance longue sera fortement impactée.
Il est donc déterminant de prendre en compte le risque de vacance locative dans vos calculs. Un bien ayant un excellent emplacement verra sont rendement estimé plus faible, mais avec de grande chances d’être loué et voir son calcul théorique réalisé dans les faits. Alors qu’un bien de second choix qui pourrait théoriquement offrir un rendement élevé ne réalisera qu’un résultat plus faible dans la réalité à cause de la vacance locative.
D’autres paramètres sont ainsi à prendre en compte dans l’analyse de l’attractivité du bien:
- La typologie de bien: Un studio offre un meilleur rendement mais occasionne une rotation des locataires plus forte. Cela peut notamment générer des frais de gestion plus élevés en cas de changement fréquent de locataire.
Un appartement familial sera loué plus longtemps, mais il peut être plus difficile à relouer selon le cas. De plus ce type de bien offre des rendements moins intéressants.
- La revente: Il y a deux choses à analyser. La première est la liquidité du bien sur le marché. Est-il aisé de revendre rapidement ? Dans le cas où vous auriez besoin de retrouver votre capital de départ, c’est un paramètre à prendre en considération. Le second point concerne la plus-value potentielle. Un bien de qualité – surtout s’il est payé sous le prix du marché – pourra vraisemblablement se revendre plus cher par la suite. C’est un potentiel de revenus non négligeable en plus de la rente du loyer. De plus, au delà du gain possible, il est important que la valeur du bien soit au minimum conservée. Certaines régions ont été très prisées des promoteurs et se retrouvent avec une offre de logements trop grande. Les prix ayant tendance à baisser, certains acheteurs ne pourront pas y revendre leur bien au même prix qu’ils l’ont acheté.
- Les frais d’entretien: Il est important de conserver une bonne corrélation entre la marge et le type de bien. Ainsi, un bien peu cher en campagne, qui aurait un bon rendement sur la base du prix, pourrait voir ce dernier fondre si des travaux sont nécessaires.
Il ne faut donc pas oublier que certains coûts sont incompressibles. Un bien situé en rase campagne offre (a priori) un rendement élevé. Mais le loyer est en général plus faible au m², alors que l’entretien et les travaux dépendent de la surface. Rénover un appartement en campagne ou à Lausanne coûtera environ le même prix. Combien de mois de loyers représentera cette rénovation dans chacun des cas évoqués ?
- Le potentiel de transformation: Parfois, un objet semble cher à l’achat sur la base d’un rendement en location nue, mais offre des perspectives de locations permettant d’augmenter le rendement. Un studio extrêmement bien placé dans le centre de Lausanne par exemple pourra facilement se louer le double du loyer classique en location courte durée. Un appartement familial pourra être loué en colocation, ce qui augmentera la marge potentielle.